Nos disparus

Hommage à Jean Déziel

(par Michel Lespérance)

Le Dr Jean Déziel est décédé le 2 novembre dernier. Bachelier ès arts en 1952, il obtient son diplôme de médecin de l'Université de Montréal en 1957, son certificat de spécialiste en chirurgie en 1961, son Fellow du Collège royalJean Déziel du Canada en chirurgie générale en 1963 et un Fellowship du International College of Surgeons(USA) en 1968.

L'Université de Montréal le recrute en 1964 à titre de professeur au Département d’anatomie. Il est promu agrégé en 1976. À la suite d’une restructuration des départements de la Faculté de médecine, il sera rattaché au département de pathologie et de biologie cellulaire de 1997 à 2009, puis au département de chirurgie jusqu’à son décès.

Pendant toute sa carrière, le professeur Déziel a enseigné l’anatomie macroscopique en début de la formation médicale et a pratiqué à titre de chirurgien général dans plusieurs hôpitaux de la région montréalaise dont St-Joseph de Rosemont, Maisonneuve-Rosemont, Miséricorde et St-Michel.

Un des rares professeurs responsable de l’enseignement de l’anatomie en médecine, chirurgien compétent, collègue respecté de tous, le professeur Déziel avait la réputation d’être exigeant pour ses étudiants dont il était par ailleurs des plus apprécié. Sa rigueur, sa passion et son dévouement constant ont été reconnus, par ces derniers, qui lui ont remis un prix Hommage lors d’un gala soulignant le 40e anniversaire de l’Association des étudiants et étudiantes en médecine de l’Université de Montréal.

 


Hommage à Olivier Garon

(par Jean Piérard)

C’est avec une profonde tristesse que les collègues, amis et anciens élèves du docteur Olivier Garon ont appris son décès, le 14 novembre courant. Doué d’une vaste érudition et d’une compétence exceptionnelle, le docteur Garon enseigna l’anatomie à la Faculté de médecine vétérinaire pendant plus de trente ans.

Olivier Garon naquit à Saint-Denis-de-Kamouraska en janvier 1928. Après des études remarquées au Collège de Ste-Anne-de-la Pocatière, il fut admis à l’École de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal en 1950. Il en sortit, en 1955, docteur en médecine vétérinaire avec la mention « grande distinction ». Par la suite, il obtint successivement les grades de maître-ès-Sciences (Biologie; 1961) et de docteur ès-Sciences (Biologie; 1964) de l’Université de Montréal.Olivier Garon

Après une courte incursion au Ministère de l’Agriculture, à Québec, le docteur Garon fut engagé, en 1957, comme professeur d’anatomie à l’École de médecine vétérinaire. Il fut nommé professeur agrégé en 1969 et professeur titulaire en 1972; il restera en poste jusqu’à sa retraite, en 1991. Au cours de sa carrière académique le docteur Garon occupa plusieurs tâches administratives dont celles de directeur de département et de président ou de membre de divers comités ou associations. Auteur ou co-auteur de nombreuses communications scientifiques, il participa également à la rédaction de plusieurs textes de vulgarisation. Signalons, au plan professionnel que le docteur Garon fut élu membre du Conseil de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec pour deux mandats successifs.

J’ai eu le privilège d’être un proche collègue d’Olivier pendant plus de trois décennies. Conformiste de bon aloi, il affectionnait particulièrement la discussion, voire la dialectique. Nous parlions d’une foule de sujets mais surtout d’histoire, grande ou petite, de religion, parfois de politique, souvent de sa région natale à laquelle il était resté très attaché et où il retournait fréquemment. Dans ces échanges, Olivier restait toujours très respectueux de l’opinion de l’autre; il émaillait souvent ses affirmations d’expressions gréco-latines ou faisait référence à des situations de l’Antiquité. Souvent, nos discussions se terminaient par un sentencieux Sutor ne supra crepidam... Tout était dit.

Très respecté par ses collègues et par ses étudiants, Olivier n’admettait pas la tricherie et encore moins la mauvaise foi. Il savait cependant faire preuve de mansuétude quand un étudiant de bonne volonté n’arrivait pas à atteindre ses objectifs.

Le docteur Garon n’apprécia guère ses années de retraite. Trop de choses lui manquaient. Pendant presque 20 ans il ne fut que trop heureux de pouvoir consacrer du temps et de l’énergie au secrétariat de la Société de conservation du patrimoine vétérinaire québécois. Cette activité, par ailleurs fort utile, devait lui rappeler bien des choses...

Médecin vétérinaire et professeur estimé et compétent, humaniste et homme de cœur, Oliver Garon nous laissera, à tous, un souvenir impérissable.