NOUVELLES du 4 septembre 2001

Lettre du 4 septembre 2001

 

Chère collègue, cher collègue,

 

Après avoir apprécié – d'aucuns diraient subi ! – les chauds mois d'un été porteur d'une vaste palette de sensations qui sont à la source même de tous ces petits bonheurs dont nous avons faim et soif, nous nous approchons d'une période charnière dans le cycle des saisons. Dans peu de temps, en effet, la réduction progressive de la duré quotidienne d'ensoleillement, typique des latitudes qui nous sont coutumières, incitera la nature à mobiliser ses énergies en vue de la maturation des dernières récoltes ainsi qu'à préparer, dans un éblouissement de couleurs et d'odeurs, le nécessaire repli sur elle-même en prévision des traumatismes à venir.

 

 

Nécrologie

La période de l'année où le temps est davantage clément ne manque pas, paradoxalement, d'être grosse d'un nombre surprenant de mortalités. Celle que nous venons de vivre ne fait pas exception. En effet, aux décès survenus en mai, se sont ajoutés ceux de plusieurs collègues.

Tout d'abord, il y a celui du Dr éphrem Jacques de la Faculté de médecine vétérinaire survenu le 18 juin dernier. Il était âgé de 84 ans. Après ses études classiques au Collège de l'Assomption, éphrem Jacques s'inscrit à l'école vétérinaire d'Oka dont il devient diplômé en 1942. Il se lance alors, à l'instar de son père, dans la pratique de la médecine vétérinaire complétant ses connaissances auprès d'un praticien diplômé de la Faculté de médecine vétérinaire de Guelph. Tout en dispensant avec compétence les soins caractéristiques de la profession qu'il exerce, éphrem Jacques s'insère efficacement dans son milieu et accepte divers types de responsabilités civiles (préfet de comté, maire de municipalité, etc.). Toutefois, il constate que ses activités professionnelles et paraprofessionnelles, dont celles découlant de son appartenance à la société des Chevaliers de Colomb, ne lui suffisent pas. Il est conscient que se développe en lui un intérêt pour l'école de médecine vétérinaire de la province de Québec (établie à St-Hyacinthe) laquelle a pris, en 1947, la relève de l'école d'Oka. On le retrouve au poste d'assistant-directeur de l'école en 1957, à celui de directeur de l'Extension de l'enseignement, en 1960, puis à celui de directeur de l'école en 1967. Il joue alors un rôle de tout premier plan lors du changement de statut de l'établissement qui devient, en 1969, la Faculté de médecine vétérinaire de l'Université. On lui confie alors le poste de doyen qu'il occupera jusqu'en 1977. Tout au long de ses deux mandats de doyen, éphrem Jacques s'emploie à bonifier la qualité des effectifs professoraux dont la Faculté a un urgent besoin pour se maintenir au niveau universitaire requis. Parallèlement, il exerce des pressions, notamment auprès des instances gouvernementales, pour que soient attribuées à la Faculté les ressources physiques (hôpital vétérinaire, laboratoires, bibliothèque, etc.) promises au moment de la création de la Faculté. à plus d'un titre, il aura été un bâtisseur; il aura eu le mérite de poser les premiers jalons qui ont permis à la Faculté d'atteindre la renommée qui est maintenant sienne.

 

Par la suite, soit le 12 juillet dernier, décédait à l'âge de 78 ans le Dr Pierre Franchebois, professeur au Département d'anatomie de la Faculté de médecine. M. Franchebois, après avoir acquis une solide formation en chirurgie à l'Université de Monpellier, s'est joint en 1969, à la Faculté de médecine de l'Université de Montréal. Il y a consacré l'essentiel de ses énergies à la pratique de la chirurgie de même qu'à l'enseignement et à l'encadrement des internes et résidents placés sous sa direction. La chirurgie maxillo-faciale n'avait, dit-on, que peu de secrets pour Pierre Franchebois. Doté d'une forte personnalité et en possession d'une culture remarquable, il a exercé une influence bénéfique dans le milieu professionnel qu'il avait choisi. Tous le pleureront; tout particulièrement, son épouse Christiane Mascrès, professeure émérite de la Faculté de médecine dentaire.

 

Tout récemment, soit le 16 août dernier, décédait Jean Baudot, professeur agrégé au Département de linguistique et de traduction, à l'âge de 71 ans. Je rappelle ici les principales étapes de l'impressionnante carrière de Jean Baudot à l'Université. Ingénieur de formation, il accepte à ma demande de prendre en charge, à la fin des années '50, les opérations reliées à l'outillage électronique (LGP-30) dont dispose alors le Centre de statistique du Département de mathématiques. Le droit fil des activités qu'il y déploie amène tout naturellement Jean Baudot à s'associer étroitement à la création, en 1964, du Centre de calcul. A titre de directeur-adjoint et de responsable du fonctionnement et du développement du Centre, il s'emploie à susciter et à faciliter l'utilisation des importantes ressources mises à la disposition de chacune des composantes de la communauté universitaire. Et il y réussit à merveille tant par sa compétence et son ouverture d'esprit que par l'ampleur de son engagement personnel. C'est ainsi qu'on le retrouve au cœur même de la conception et de la réalisation des projets qui ont largement contribué à l'épanouissement de l'Université. Et la liste en est impressionnante; on y trouve, notamment, la banque de données juridiques (DATUM), la banque de terminologie (TERMIUM), le projet de recherche en traduction automatique (TAUM), le programme de recherche en démographie historique (PRDH) et le Centre de recherche sur la croissance humaine de l'Université.

Devenu directeur du Centre en juin 1971, il continue de s'employer avec ferveur à son développement. Parallèlement, il élargit et approfondit ses connaissances en linguistique grâce aux contacts qu'il a établis. En 1978, il quitte le Centre pour s'intégrer au corps professoral du Département de linguistique et de philologie. Il y prodigue un enseignement hautement apprécié par ses étudiants et participe à des travaux de recherche en terminologie notamment avec l'équipe du professeur André Clas. Frappé par une insidieuse maladie dès l'âge de 60 ans, Jean Baudot est amené à réduire progressivement l'ampleur de ses activités puis à les interrompre tout à fait, quelques années plus tard. Et c'est bien dommage ! Cet estimé collègue – il n'avait que des amis et des admirateurs – a joué un rôle de tout premier plan à une période charnière du développement de l'Université. Son souvenir vivra dans le cœur de ceux et celles qui l'ont fréquenté de même que dans les œuvres qu'il a contribué à créer.

 

Malheureuse coïncidence, le professeur Gérard Hébert, retraité de l'école de relations industrielles, décédait également le 16 août à l'âge de 80 ans. Après avoir fait de fortes études en philosophie et en théologie, Gérard Hébert concentre ses intérêts en sciences économiques et obtient un Ph.D. de l'Université McGill. Sensibilisé très tôt aux problèmes qui assaillent le monde du travail, il amorce des réflexions et publie des articles qui amènent l'école de relations industrielles à se l'associer en 1965. Tout au long de sa carrière, il prodigue un enseignement de première qualité et poursuit des recherches tant dans le domaine de l'économie du travail que dans celui des conventions collectives. La Société royale du Canada l'accueille en 1976 consacrant de la sorte ses mérites et ses qualités personnelles. Homme de peu de bruit, il a apporté une contribution remarquée au patrimoine de son domaine de prédilection.

 

 

Un dossier qui chemine

 

Les réflexions se poursuivent dans le dossier un ordinateur pour les profs et l'on peut rapporter progrès. En effet, lors d'une récente rencontre avec Michel Trahan, vice-recteur exécutif, il a été convenu de rechercher activement les modalités selon lesquelles les professeurs retraités pourraient avoir accès aux logiciels pour lesquels l'Université détient des licences institutionnelles. Les problèmes techniques ne manquent pas; mais, de par leur nature même, ils ne demandent qu'à être résolus. On s'y emploiera.

 

 

Quoi de neuf ?

 

Après avoir traversé une période de ralentissement de ses activités, l'APRUM se prépare à reprendre son rythme normal, soit celui que lui impose l'arrivée imminente de l'automne. à ce titre, il convient de signaler, notamment,

la reprise des déjeuners traditionnels du 3ième jeudi du mois, au restaurant Chez Lévêque, 1030 rue Laurier ouest, de midi à 14 heures. Les dates à retenir : 20 septembre, 18 octobre et 15 novembre;

 

la réunion du Conseil où seront précisées les priorités à retenir pour l'exercice 2001-2002;

 

les travaux des groupes de travail responsables des principaux dossiers de l'APRUM.

 

Mes vœux les plus chaleureux vous accompagnent.

 

Jacques St-Pierre
Président

JSP/fsp