NOUVELLES du 14 janvier 1999

Lettre du 14 janvier 1999

 

Chère collègue, cher collègue,

 

Je ne puis m'empêcher d'être "émerveillé" par le nombre d'affirmations abusives – les unes plus péremptoires ou fantaisistes que les autres, il va sans dire – déclenchées par l'apparition de certains phénomènes météorologiques.  Il pleut plus que d'habitude!  Il neige beaucoup moins qu'autrefois!  Les bourrasques et les tempêtes tropicales sont plus furieuses que jamais.  Ces expressions visent des micro phénomènes lesquels ne manquent pas d'attirer l'attention des spécialistes de l'interprétation, des gourous de l'intervention ou des Nostradamus de la prédiction.  C'est à qui couvrirait le plus de terrain!  Toutefois, l'insignifiance des unités utilisées pour mesurer l'ampleur relative des événements observés ne semble  inquiéter ni le premier quidam venu ni son maître à penser.  Et pendant ce temps, et à un rythme bien différent mais par ailleurs beaucoup mieux adapté à celui de l'évolution naturelle de la planète, le bon vieux Vésuve entretient son feu et prépare sa prochaine sortie.  Peut-être l'homme s'agite-t-il inutilement en n'appliquant aux phénomènes de la planète que les toises faites à sa propre mesure?

 

Que dire de 1999?  La nouvelle année ne se signale-t-elle pas déjà par l'occurrence de deux pleines lunes pour chacun de plusieurs mois de son calendrier, dont notamment janvier et mars?  Mais alors, le mois de février sera privé de "sa" pleine lune.  Horreur!  A mon avis – pour ce qu'il vaut – il y a là un sujet que seule la poésie devrait être autorisée à explorer. Mais trêve de bavardage.

 

Votre Association se porte bien, me semble-t-il si l'on en juge par le nombre impressionnant de collègues (395) qui ont versé leur cotisation annuelle ou par les commentaires favorables exprimés à l'un ou l'autre des membres du Conseil de l'APRUM.  Un cas additionnel: près de 75 personnes se sont réunies lors de la réception du temps des fêtes, le 1er décembre dernier.  Il s'agit, en l'occurrence, d'un succès sans précédent, d'autant plus que les collègues ne sont pas "sorteux" (je n'ose pas écrire "sorteuse").

 

La période des fêtes, malgré qu'elle soit propice à la joie des retrouvailles, à la chaleur des rencontres, au partage des affections et même ... aux "petits" excès de table, manque rarement d'apporter sa quote-part de peines, de souffrances et même de deuils.  Ainsi, en l'espace de quelques jours, nous avons collectivement perdu deux estimés collègues et un bien sympathique collaborateur.  Le premier cas est celui du professeur Michael Strobel qui a fait carrière au Département de psychologie et dont le décès est survenu le 27 décembre dernier.  J'ai souvenance de l'avoir rencontré en 1965 alors qu'il était venu à mon bureau pour s'informer au sujet de l'instrumentation informatique disponible à l'Université de Montréal et de l'aide que le personnel du Centre de Calcul pourrait lui fournir s'il décidait d'accepter le poste que l'Institut de psychologie lui offrait alors.  Et il est venu à l'Université où il a entrepris une fructueuse carrière tant comme professeur que comme chercheur.  Vous trouverez dans FORUM et sous une plume plus autorisée que la mienne, les éléments essentiels de sa carrière universitaire.

 

Le second cas est celui de Mademoiselle Alice Girard décédée le 1er janvier 1999 à l'âge de 91 ans.  L'exceptionnelle carrière de Mlle Girard s'est déployée dans le domaine de la santé et tout particulièrement dans celui des sciences infirmières.  Connue mondialement - elle a occupé de nombreux postes de prestige, tels, notamment, la présidence du Conseil international des infirmières et infirmiers et la présidence nationale de la Victorian Order of Nurses - Alice Girard a contribué d'une façon très significative à la promotion de sa discipline. Au tout début des année '60, l'Université de Montréal l'a recrutée pour lui confier le poste de doyenne de sa toute nouvelle faculté de "nursing" (c'est ainsi qu'on s'exprimait, en ce temps là).  Tout au long de son décanat, et même après son départ à la retraite de l'Université en 1973, Alice Girard a apporté des contributions importantes aux réflexions prospectives en matière de santé.  A titre de membre de la Commission royale d'enquête sur les services de santé du Canada elle a participé aux importants travaux qui ont contribué à la mise sur pied des régimes d'assurance-maladie du Canada et du Québec.  Elle a été une pionnière de très grand calibre dont le souvenir restera gravé tant dans la mémoire des établissements de santé que dans celle des personnes qui y oeuvrent.

 

Quant au sympathique collaborateur, il s'agit de Louis-Martin Tard, écrivain, journaliste et humoriste décédé le 23 décembre dernier.  Au service de l'Université pendant plusieurs années Louis-Martin a, notamment, occupé le poste de directeur de la Direction des communications.  On se souviendra de lui pour sa disponibilité, son éternel sourire, ses bons mots "à la ... vaseux de Soissons" et son importante contribution au succès du Chez Miville d'antan.

 

 

Le Comité de retraite, où siège notre collègue Jacques Henripin, a jugé bon de prendre l'initiative de la mise sur pied du Comité d'experts prévu au Règlement du Régime de retraite.  Ce Comité pourra ainsi procéder bientôt à l'évaluation actuarielle de la Caisse et proposer, en temps utile, les mesures les plus susceptibles - compte tenu de l'ampleur anticipée du surplus actuariel - de bonifier les conditions offertes aux membres du Régime. Il s'agit, vous vous en doutez bien, d'un sujet de la plus haute importance que le Conseil suivra de très près.

 

La nouvelle équipe de direction de l'Université ne manque aucune occasion - en fait, elle en crée systématiquement - de faire ressortir publiquement les effets néfastes des récentes compressions budgétaires imposées aux Universités et de crier l'urgence de changer le cap des priorités.  Il est essentiel de préserver et de développer pour les générations montantes le capital inestimable que représente un établissement universitaire de calibre international.  Il semblerait que le nouveau Ministre de l'éducation ait compris le message.  Espérons que les gestes qu'il posera seront au diapason de la compréhension affichée jusqu'ici.

 

Les déjeuners du troisième jeudi du mois reprendront sous peu.  Je vous invite à vous joindre aux membres du Conseil, de 12:00 à 14:00, au restaurant Chez Lévêque, au 1030 ouest Laurier.  On y vient sans rendez-vous!  Les dates à inscrire dans votre agenda secret: 21 janvier, 18 février, 18 mars, 15 avril et 20 mai.

 

Je fais des voeux pour que 1999 vous apporte de pleines brassées de ces petites joies et de ces petits bonheurs indispensables à toute existence digne de nom.

 

Croyez bien en la cordialité de mes salutations.

 

Le Président

Jacques St-Pierre

JSP/fsp