Archives des événements de l'APRUM 2019

"UNE CITÉ CARDIOPROTECTRICE "

 

Date et heure : Le mercredi 20 février à midi.
Le sujet : UNE CITÉ CARDIOPROTECTRICE

Le conférencier :
François Reeves

 

 


Le milieu de vie, autrefois sous-estimé dans
l’évolution de la maladie cardiovasculaire, apparaît aujourd’hui comme un facteur de risque non seulement puissant mais aussi hautement modulable. Nous réalisons que la révolution industrielle a introduit des nano-agresseurs alimentaires (additifs industriels) et aériens (smog) auxquels nos ancêtres pré-anthropocènes n’étaient pas exposés. Non seulement ces nano-agresseurs ont-ils une toxicité directe sur nos vaisseaux, provoquant athérosclérose, thrombose et dysfonctionnement du système nerveux autonome, mais ils induisent également les facteurs dits classiques comme l’hypertension, le diabète, les dyslipidémies et même l’obésité. La conjonction de ces nano-agresseurs aériens et alimentaires se potentialisent mutuellement et entraînent une « tempête cardiovasculaire parfaite ». Ce phénomène s’observe dans les sociétés émergentes reproduisant la révolution industrielle nord-américaine des années 50. On estime qu’au Canada, les maladies attribuables à l’unique pollution aérienne ont coûté plus de 36 milliards de dollars et ont causé 20 000 cès prématurés en 2017, dont les deux tiers de causes cardiovasculaires.

Par ailleurs, la présence de vert dans les cités diminue fortement l’impact des polluants et des fluctuations climatiques. On observe dans les milieux verts une diminution significative des évènements cardiovasculaires,particulièrement chez les populations défavorisées. Au total, une cité cardio-protectrice se doit d’éliminer les nano-agresseurs aériens (émanations fossiles) et alimentaires (additifs industriels nocifs) et viser une canopée urbaine
optimisée avec transport actif et activités
extérieures. Le Pr Salim Yussuf, sommité en épidémiologie cardiovasculaire de l’université McMaster, Ontario, disait : « Après tout la maladie coronarienne était rare avant 1830.
Pourquoi ne pourrait-elle pas le redevenir en
2050? C’est le défi auquel nous faisons tous face! » Améliorer l’environnement fait partie de ce défi.

Le Dr François Reeves est diplômé de la Faculté de Médecine de l’Université de Montréal
et professeur agrégé au sein du
département de médecine de notre Faculté. Il exerce la profession de cardiologue d’intervention au CHUM et à l’hôpital de La Cité de la Santé à Laval. Depuis le début des années 2000, il a amorcé une réflexion sur l’environnement et ses conséquences sur la santé, ce qui l’a amené à découvrir une nouvelle spécialité; l’Ecocardiologie. Ce domaine en émergence l’a conduit à prononcer plusieurs conférences ici et à l’étranger et à s’associer aux mouvements québécois et internationaux qui priorisent le droit à vivre dans un environnement sain. En plus de pratiquer au quotidien des interventions qui permettent aux personnes atteintes de maladies coronariennes d’améliorer leur qualité de vie, le Dr Reeves a développé une carrière d’écrivain. À ce jour, il est l’auteur de 3 livres: Prévenir l’infarctus et y survivre - Planète coeur et Arbres en lumière. Planète cœur en particulier établit d’une façon extensive et convaincante que la santé cardiovasculaire dépend de la qualité de notre environnement, ce qu’il tentera de nous démontrer au cours de son entretien.

 

François Donatiet et Hugues Beauregard,
responsables des conférences

 

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