Les disparus

 

Hommage à Cécile Quirion-De Girardi

La professeure Cécile Quirion-De Girardi de l’École de réadaptation de la Faculté de médecine est décédée le 5 septembre dernier.         

Infirmière de formation et diplômée en physiothérapie de l’Université McGill, Cécile Quirion-De Girardi a été l’une des pionnières de la première École francophone de réadaptation au Canada. Elle est entrée en poste à titre de chargée d’enseignement à l’École de réhabilitation de l’Université de Montréal en 1966. Œuvrant sur la scène internationale dans les années 60, elle a formé du personnel au Maroc à la suite d’un désastre ayant causé des lésions nerveuses dans la population de ce pays. Pour cette contribution humanitaire, elle fut décorée par la Croix Rouge canadienne.         

En 1974, Mme Quirion-De Girardi a complété des études de maîtrise en éducation et fut nommée professeure adjointe à l’École de réadaptation de la Faculté de médecine. Elle fut promue à l’agrégation en 1977. Elle enseignait, entres autres, l’électrothérapie et la gériatrie au programme de physiothérapie. Elle a collaboré à plusieurs ouvrages en physiothérapie et insistait toujours sur l’utilisation de la terminologie française appropriée.       

Elle était reconnue par ses pairs pour son sens de l’organisation, sa disponibilité à aider les jeunes professeurs et son engagement au niveau syndical. Avide de savoir, elle a toujours encouragé la recherche dans le domaine de la réadaptation. Cette visionnaire a mis sur pied un des premiers groupes de travail sur la réadaptation de l’incontinence urinaire au Canada. La professeure Quirion-De Girardi a pris sa retraite en 1991 après plus de 25 ans d’engagement en enseignement universitaire.    

Texte préparé par Robert Forget, directeur du programme de physiothérapie de l’École de réadaptation.


Hommage à Cécile Boisclair

Notre collègue Cécile Boisclair Ph.D., professeure honoraire du Département de psychologie, nous a quittés le 19 janvier 2012 à l’âge de 89 ans.          

Originaire des États-Unis, Cécile Boisclair a complété un doctorat en psychologie à l’Université de Montréal. Elle a été engagée comme chargée d’enseignement en 1963, puis comme professeure adjointe en 1969 à ce qui s’appelait à l’époque l’Institut de psychologie. Au moment de sa retraite de l’Université en 1997, elle était professeure agrégée au département de psychologie. Cécile Boisclair          

La professeure Boisclair était une spécialiste du développement de l’enfant. Membre du célèbre laboratoire de psychologie et d’épistémologie génétique dirigé par Adrien Pinard, Cécile Boisclair a mené des recherches sur la pensée enfantine. Ses études sur la précausalité et les explications que les enfants entretiennent à propos du monde s’inscrivaient dans une perspective interculturelle. Elle manifestait un intérêt particulier pour l’étude des enfants des Antilles françaises. La majorité de ses travaux étaient d’inspiration piagétienne. Elle a notamment contribué à l’élaboration de l’Échelle de développement de la pensée opératoire, un outil novateur pour évaluer l’intelligence de l’enfant.         

Avant-gardiste, curieuse et érudite, Cécile Boisclair était entièrement dédiée à la formation des étudiants. Son ouverture d’esprit, sa générosité et sa grande disponibilité la rendaient des plus attachantes et faisaient d’elle une professeure appréciée de ses collègues et adorée de ses étudiants.   


Andrée Fortin Ph.D.
Professeure titulaire

Serge Larochelle Ph.D.
Professeur titulaire et Directeur du département de psychologie


 

Hommage au professeur Jiri Teichmann

Le professeur Jiri Teichmann, retraité du département de physique de la Faculté des Arts et des Sciences, est décédé le 2 février dernier.           

Diplômé de la Polytechnique de Brno (la ville natale du célèbre Mendel, fondateur de la génétique) en République Tchèque, qui était alors la Jiri TeichmannTchécoslovaquie, il avait obtenu en 1959 un Ph.D. de la célèbre université Charles de Prague. Après avoir œuvré une dizaine d’années à Prague, comme chercheur en chef à l’Académie des Sciences de Tchécoslovaquie, il fut chercheur invité (bourse Joliot-Curie) pendant deux ans au CEN de Saclay puis à celui de Grenoble. À l’occasion de ce séjour, l’Université de Paris-XI (Orsay) lui octroya un doctorat d’État en sciences. Venu à l’Université de Montréal en 1971 comme professeur titulaire sans permanence, il n’en était pas à sa première présence dans notre institution puisqu’il y avait effectué un stage comme Attaché de recherche en 1965. Dès 1972, il y obtenait la permanence comme professeur.  

Le Professeur Teichmann était un théoricien des ondes et des instabilités, ce qui l’a conduit à s’intéresser aux plasmas, puis à l’optique non linéaire et au chaos. C’est dans ce dernier cadre qu’il a prodigué des cours d’optique moderne dès le début des années 80, puis ultérieurement des cours sur les systèmes non linéaires et le chaos. C’était aussi un grand amateur de musique et c’est sans doute à ce titre qu’il a fréquemment enseigné un cours portant sur la haute fidélité, cours qu’il avait lui-même mis sur pied, puis un cours sur l’acoustique destiné aux audiologistes. À la fin des années 80 ou au début des années 90, alors que les lecteurs audionumériques venaient d’être commercialisés, nous avons entendu des pièces de Mozart jouer dans le couloir G du Pavillon Roger-Gaudry qui était encore le Pavillon principal: le professeur Teichmann y testait la qualité du son ! Enfin, de 1992 à 2008, il a dispensé tous les deux ans des cours d’été aux études supérieures à l’université Masaryk de Brno. En reconnaissance, celle-ci lui a octroyé sa Médaille de mérite.        

C’est en juin 2003 que le professeur Jiri Teichmann a pris sa retraite après 32 ans de services au département de physique. Ceux qui l’ont côtoyé au cours de sa carrière retiendront de lui son grand sens de l’humour et son attitude bon enfant avec les étudiants. Ils se souviendront aussi que c’était un grand sportif n’hésitant pas à marcher, qu’il vente ou neige, de son domicile de Mont-Royal à l’Université et réciproquement, et à skier notamment sur les pistes du Mont-Royal.         

Joëlle Margot en collaboration avec Michel Moisan, Groupe de physique des plasmas, le 13 février 2012.