Université de Montréal

Association des professeurs retraités
de l'Université de Montréal



Grains de sagesse

Décembre 2005, numéro 11

Chronique : Trimestre perturbé

Le trimestre d'automne a été sérieusement perturbé par les 12 jours de grève utilisés par le Syndicat des professeurs et professeures de l'Université (SGPUM) pour appuyer les revendications salariales de ses membres. À ce propos, je crois utile de rappeler les faits, de faire état de mes réflexions à leur sujet et de suggérer quelques éléments du suivi qui devra être donné aux événements survenus au cours des derniers mois.

LES FAITS

Dès le début de l'automne, alors que le recteur Vinet venait de présenter à l'Assemblée universitaire (12 septembre) le programme qu'il compte mettre en œuvre, le SGPUM, au nom des membres du corps professoral, déposait ses demandes sala-riales pour la troisième et dernière année (2005-2006) de la convention collective en vigueur. Fort d'une étude bien documentée, relative aux traitements versés dans les dix grandes universités de recherche du Canada (G10), le SGPUM a demandé que le traitement moyen versé par l'UdeM aux membres du son corps professoral soit porté au niveau du traitement moyen versé dans le G10. L'Université, jugeant qu'elle ne disposait pas des ressources requises pour rencontrer financièrement les exigences formulées, en a informé le Syndicat. La turbulence qui a suivi a été telle qu'il a fallu contremander la séance régulière de l'AU prévue pour le 17 octobre.

Jugeant inacceptable la réaction de la direction de l'UdeM, le Syndicat a décidé d'utiliser immédiatement l'ultime moyen dont il dispose : la grève de ses membres. C'est ainsi que les six jours de grève du mandat initial donné par l'exécutif syndical se sont échelonnés du 19 octobre au 10 novembre. Par la suite, et disposant cette fois d'un mandat de 12 jours de grève additionnels que lui avait donné l'Assemblée générale de ses membres le 10 novembre, le Syndicat a déclaré jours de grève successivement les 15, 16, 17, 22, 23 et 24 de novembre. Réunis en assemblée générale (5 décembre), les membres du SGPUM ont entériné l'entente de principe intervenue entre les parties (30 novembre) laquelle prévoit, notamment, la prolongation de la convention collective jusqu'au 31 mai 2008 et l'inclusion de conditions salariales avantageuses pour les membres du corps professoral. Depuis le 6 décembre des mesures de rattrapage appropriées permettent de protéger, pour les étudiants, la validité du trimestre d'automne lequel se terminera le 23 décembre.

LES RÉFLEXIONS

On ne peut qu'être satisfait de la bonification substantielle des conditions salariales dont bénéficieront les membres du corps professoral. Doit-on, pour autant, rester indifférent devant l'utilisation quasi excessive (12 jours dont 11 en novembre) du droit de grève des membres du SGPUM laquel-le a eu comme effet immédiat de perturber sérieusement les programmes d'études du trimestre d'automne?

Est-il acceptable que le Syndicat, adoptant implicitement la formule « la fin justifie les moyens », fasse porter par une tierce partie le fardeau du différend? Où en est-on au plan de l'éthique? Était-il approprié de ventiler « hors les murs » certains aspects du dossier tout juste au lendemain d'une campagne de financement dont les résultats témoignent éloquemment de l'estime que le grand public porte à « son » Université?

LE SUIVI

Pour ce qui est du suivi à donner aux récents événements, la Direction de l'Université DEVRA, dans l'immédiat, faire l'analyse des éléments qui ont induit la grogne maintenant perceptible dans les rangs du corps professoral; elle DEVRA, dans les meilleurs délais, apporter les correctifs requis pour rétablir, de concert avec les intervenants au dossier, le délicat équilibre qui doit exister entre les aspirations légitimes du corps professoral et la marge de manœuvre dont l'Université dispose à l'intérieur des contraintes qui lui sont propres. Dans ce contexte la communauté universitaire DEVRA donner suite à l'invitation que le recteur Vinet lui a faite, le 12 septembre dernier, de participer aux réflexions qui permettront de déterminer les orientations que l'Université doit favoriser.

Jacques St-Pierre



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