Université de Montréal

Association des professeurs retraités
de l'Université de Montréal



Grains de sagesse

Été 2007, numéro 14

L'APRUM : un réservoir de compétences… pour qui?

 

Au moment où chaque professeur prend sa retraite, il en sait bien peu sur l'ensemble des professeurs déjà retraités : combien sont-ils? De quel département ou faculté faisaient-ils partie? Sont-ils encore actifs à l'Université? Ailleurs au Québec ou au Canada? À l'étranger? Ces questions me semblent encore plus intéressantes pour chaque professeur maintenant retraité quel que soit son âge ou le nombre d'années écoulées depuis son départ à la retraite.

Une première analyse des données statistiques produites par l'APRUM nous permet de découvrir une réalité probablement surprenante. Par exemple au 16 avril 2007 notre université comptait un total de 793 professeurs retraités dont environ 600 sont membres de l'APRUM (ces derniers chiffres peuvent fluctuer quelque peu). Et le rythme des professeurs qui prennent leur retraite se maintient, soit :

36 en 2003
49 en 2006
50 en 2004
50 en 2007 (estimation)
48 en 2005

Ces données à elles seules nous incitent à réfléchir sur la grande diversité des domaines du savoir ou de pratiques professionnelles que représentaient ces professeurs. Voici d'autres données qui en surprendront plus d'un. Durant la seule période du 1er janvier 1996 au 21 mars 2007 (un peu plus de 11 ans) les professeurs qui ont pris leur retraite et sont présentement membres de l'APRUM provenaient des fa-cultés et départements suivants :

psychologie
26
chimie
9
médecine (département)
21
musique
8
mathématiques et statistique
20
science politique
8
études en éduc. et adm. éduc.
20
sociologie
8
psychopédagogie et andragogie
19
théologie
8
droit
18
dentisterie de restauration
8
sciences infirmières
16
kinésiologie
8
didactique
16
criminologie
7
physique
15
pharmacie
7
études françaises
13
médecine vétérinaire
7
histoire
12
pathologie
7
pédiatrie
12
sciences économiques
7
sciences biologiques
11
service social
7
linguistique et traduction
10
 



À ces 27 « unités d'appartenance » il faut en ajouter 42 autres qui comptent moins de 7 professeurs retraités au 21 mars 2007. Rappelons qu'environ 25% à 30% des professeurs retraités ne sont pas membres de l'APRUM, mais s'ajouteraient à l'une ou l'autre des 69 unités d'appartenance.

Quelques constats et réflexions

1. La diversité des savoirs et des expé-riences de ces centaines de professeurs retraités ne fait aucun doute.

2. Ces savoirs et ces expériences cons-tituent dans chaque cas une expérience de vie. Ils ont été accumulés durant des décennies. Dans plusieurs cas près d'un demi-siècle par professeur.

3. Cela expliquerait que depuis le début de leur retraite un certain nombre de ces professeurs ont probablement poursuivi, souvent malgré eux, leur processus de réflexion, de synthèse, d'analyse critique, et ainsi de suite.

4. Et ces processus pourraient avoir amené ces personnes à concevoir la réalité dans leur domaine d'expertise, avec un plus grand détachement, une compréhension moins subite ou fragmentaire de certains phénomènes, de problèmes nouveaux, de solutions innovatrices.

Et pourtant! Pourtant cet immense réservoir de compétences risque de tomber dans l'oubli. Certes nous connaissons tous des professeurs ou chercheurs qui, rendus à l'âge de la retraite, demeurent encore très actifs au sein de l'université, de la communauté scientifique, de la société québécoise ou canadienne, voire même à l'étranger. Puis d'autres dont la contribution a diminué mais qui acceptent avec plaisir, parfois avec reconnaissance, toute invitation à partager leurs savoirs et leurs expériences avec de plus jeunes collègues, des étudiants, des gens « dans le besoin ». Mais pour un certain nombre - probablement la grande majorité des professeurs retraités - cette richesse unique demeure bien enfouie, bien secrète, en chacun d'eux.

Bien loin de nous tous, je crois, l'idée d'un certain « retour au travail » ou de diminuer ce « temps pour soi » qui nous est si cher. Mais la question que chacun de nous pourrait se poser, me semble-t-il, serait la suivante :

Existe-t-il des occasions, des façons ou des moyens qui permettraient aux professeurs retraités, qui le souhaitent, de vivre des moments agréables tout en faisant bénéfi-cier notre « alma mater », et de façon plus large la société, de ce que nous sommes devenus?

La vie universitaire est si riche de ces occasions, les besoins à satisfaire sont si nombreux, et les compétences requises sont si disponibles, diversifiées et manifestes… qu'il nous reste seulement à établir ou à rétablir les ponts, de part et d'autre.

Comment procéder; quelques suggestions.

Depuis le début de leur retraite certains professeurs ont sûrement réfléchi à ces occasions d'échanges. De leur côté, des collègues encore en poste, dont des directeurs de département, des doyens de faculté, des dirigeants, ont probablement souhaité une forme quelconque de contribution de leurs collègues retraités.

Dans une première étape nous pourrions donc mettre en commun nos idées en les communiquant soit au secrétariat de l'APRUM, ou au soussigné. De là nous déciderons ensemble des prochaines étapes.

Roger Gosselin



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