NOUVELLES du 9 octobre 2000

 

 

Chère collègue, cher collègue,

 

Voilà que nous avons déjà dépassé le moment, bien court en vérité, de l'équinoxe d'automne. Et voici que se bousculent dans notre mémoire le souvenir de ces années d'antan où nous accueillions les nouvelles vagues de jeunes esprits avides, en principe du moins, de connaissances à acquérir, de « challenges » à relever et d'expérience humaine à enrichir. Je conviens avec vous que la réalité n'était pas toujours idyllique ou enivrante et que le zèle d'une partie de cette belle jeunesse n'était pas toujours déployé à bon escient, selon le jugement que nous formulions alors. Malgré tout, la collectivité a continué de s'enrichir à maints égards : taux de scolarisation accru, production et fréquentation croissantes des activités artistiques et culturelles, réalisations techniques remarquables notamment dans les domaines de pointe.

 


 

L'APRUM est en deuil

Chaque saison qui passe apporte dans son sillage sa quote-part de deuils et de souffrance. Cette fois, il convient de signaler deux décès.

 

-Tout d'abord, celui, survenu le 17 septembre dernier, du Dr Michel Dupuis professeur titulaire de clinique de la Faculté de médecine. La carrière universitaire du professeur Dupuis s'est déroulée à l'Hôpital Notre-Dame où il a joué un rôle de pionnier dans le domaine de la physiatrie.

 

Son dynamisme et son engagement personnel ont permis la mise sur pied et la consolidation d'une équipe de grand talent dont la réputation a vite dépassé la frontière de l'Hôpital. Avec de jeunes collègues, il a participé à la fondation de l'Institut de physiatrie du Québec qui joue un rôle de tout premier plan dans le domaine. Ses mérites professionnels ont été reconnus à maintes reprises notamment par son accession à l'Ordre du Canada à titre d'Officier. Mission remarquable accomplie !


 

-Le second décès est celui, survenu le 28 septembre, de Pierre Elliot Trudeau dont une partie de la carrière – et c'est là un fait généralement peu connu des collègues – s'est déroulée au Centre de recherche en droit public de la Faculté de droit. Au cours de la période allant de 1961 à 1965 il a participé aux activités facultaires tant au plan de l'enseignement qu'à celui de la recherche. Ses étudiants ont particulièrement remarqué la clarté de ses exposés et sa rigueur intellectuelle. Parallèlement, il a pu apprécier la compétence et les hautes qualités intellectuelles de ses collègues parmi lesquels, ultérieurement, il a choisi quelques-uns de ses conseillers immédiats.

 

Il se mêlait volontiers à certaines activités collectives dont, notamment, le repas du midi pris en compagnie des collègues. Il ne lui répugnait pas alors d'échanger spontanément, et quelquefois virilement, avec les collègues du Département d'histoire dont faisaient partie Maurice Séguin et Michel Brunet. Même après avoir quitté le Centre de recherche pour entrer dans l'arène politique, il a conservé des liens étroits avec l'Université participant volontiers aux célébrations associées à certains anniversaires de sa faculté et aux campagnes de souscription de l'établissement.

 

Il ne me revient pas, ici, de porter jugement sur sa carrière politique. D'autres concitoyens sur d'autres tribunes se sont déjà abondamment et vigoureusement exprimés. Je m'en tiendrai à quelques impressions personnelles lesquelles pourraient, assez généralement, être partagées par plusieurs d'entre-vous. Intellectuel de gauche, Trudeau a joué, notamment dans les beaux jours de Cité Libre, un rôle de tout premier plan dans le « déblocage » d'une situation que le duplessisme avait pratiquement verrouillée. Il apporta dans le champ de la politique un ensemble vraiment étonnant de qualités personnelles lesquelles lui ont valu d'être considéré comme l'un des plus talentueux parmi les dirigeants de la scène internationale.

 

Son action politique, qui a conduit à d'importantes réalisations, a été marquée au coin d'une logique dont la rigueur était peu commune. Cette logique, qu'il utilisait avec brio, n'a jamais fait de place ni à l'intuition, cette autre façon d'appréhender la vérité, ni au « hindsight » – domaine de l'a posteriori – qui permet de mesurer la « distance » entre le produit de la pure logique et l'implacable réalité et, au besoin, d'ajuster le tir en conséquence.

 

Il appartiendra certes à l'histoire, une fois tempérées les émotions et retombée la poussière du temps, de porter un jugement équilibré sur l'œuvre politique de Pierre Elliot Trudeau. D'ores et déjà, cependant, il est acquis qu'il s'agissait d'un homme doté de qualités vraiment exceptionnelles et qu'il a très fortement marqué son époque.


 

 

Un « bulletin » en gestation

La réflexion se poursuit au Conseil en vue de la détermination des balises susceptibles de bien encadrer la réalisation du projet « bulletin » de l'Association. Un comité, formé des collègues Jacques Boucher, Guy Couturier et Jean-Robert Derome, poursuit son travail; il devrait être en mesure de présenter au Conseil un projet concret lors de la séance qui se tiendra le 19 octobre prochain. La probabilité n'est pas négligeable pour que le premier numéro dudit bulletin paraisse dans les premiers jours de novembre. Comme à l'accoutumée, le bien se fait lentement mais sûrement. Puisqu'il s'agit de « votre » bulletin, attendez-vous à ce que l'on sollicite votre collaboration d'une façon ou d'une autre. Il est encore trop tôt, cependant, pour vous en préciser les modalités.

Parmi les éléments susceptibles de trouver place dans le bulletin, il y aura certes des informations relatives à certains événements culturels d'intérêt exceptionnel. En voici précisément un bel exemple. Au Musée de la civilisation de Québec se tient présentement une exposition remarquable dont le thème est Syrie : terre de civilisation. Notre collègue Guy Couturier, familier avec les divers courants de civilisation qui se sont mutuellement influencés dans le Proche-Orient, et qui y a effectué des travaux d'archéologie, a accepté de servir de guide pour une visite collective de cette exposition.

Cette visite aura lieu à 13 heures le vendredi 17 novembre 2000. Les détails afférents à cette visite vous seront présentés en temps utile.


 

 

Où il est question de démutualisation

Comme je vous l'annonçais dans ma lettre du 28 août dernier, le dossier du produit de la démutualisation de la Compagnie Industrielle-Alliance, dans le cas de la police d'assurance-vie détenue par le SGPUM, est sur le point d'être complété. En effet, le professeur Yves Lépine, président dudit syndicat, vient de m'informer que les dispositions administratives ont été prises pour verser à chacun des 143 cotisants, dûment inscrits dans les registres du syndicat le 30 avril 1999, le montant qui leur revient.

 

La détermination de la valeur de ce montant a fait l'objet d'échanges entre le SGPUM et le Conseil de l'APRUM. D'entrée de jeu, il a été décidé de ne pas retenir la formule simpliste qui consisterait à diviser le montant disponible (49 707 $) par le nombre de cotisants (143), opération qui aurait comme résultat de distribuer à chacune des personnes ayant droit un montant uniforme d'environ 347 $.

 

La formule retenue par les deux parties a pour objectif de tenir compte d'un élément important à savoir le nombre d'années de cotisation. Il en résulte que les montants à distribuer s'étaleront sur une fourchette allant d'environ 210 $ à environ 470 $ en fonction du nombre d'années de cotisation retenu, compte tenu des informations disponibles. Le SGPUM s'est engagé à fournir aux personnes en cause toute l'information pertinente. J'insiste de nouveau à ce sujet : tout au plus une centaine de personnes retraitées sont touchées par cette démutualisation. Au besoin, lorsque l'opération sera terminée, le secrétariat de l'APRUM vous fournira toute information complémentaire désirée.

 

Le dossier de la démutualisation de l'Industrielle-Alliance dans le cas de la police d'assurance-vie détenue par l'Université, en est encore au statu quo. Le noeud gordien du différend, entre l'Université et le cartel des syndicats et associations, quant à la répartition de montant de 1,8M$ n'est toujours pas dénoué. Faudra-t-il qu'un Alexandre, par là cheminant, vienne trancher la question ? L'on s'interroge !

 


 

D'une chose à l'autre

Une bonne nouvelle nous est récemment parvenue, celle de l'aménagement prochain, dans l'ancien pavillon de l'école des HEC, de l'Institut de la statistique de l'UNESCO (ISU). Cet organisme, créé à Paris en novembre dernier, a reçu le mandat de rassembler des données aussi fiables que possible sur nombre de sujets tels la culture, la science, la technologie, etc., dans le but de les mettre à la disposition des états membres.

 

Selon FORUM (2 octobre 2000), « le choix de Montréal s'est imposé par la richesse du réseau professionnel et par la qualité du soutien technique auquel l'Institut aura accès a déclaré Mme Denise Lievesley, directrice de l'ISU ». A l'évidence, la présence au sein de l'Université de créateurs d'outils statistiques et celle d'utilisateurs chevronnés de statistiques sociales ont pesé lourd dans la décision qui a été prise d'amener l'ISU à Montréal.

 

L'Université, du 2 au 6 octobre, est l'hôte des 13ième Entretiens du Centre Jacques-Cartier de Lyon. Il s'agit d'un carrefour où des interlocuteurs des régions Rhône-Alpes et Montréal métropolitain échangent entre eux sur le thème « De l'idée au produit ». Les sujets d'intérêt ne manquent pas : santé publique, variabilité climatique, recherche moléculaire, administration, culture ... On trouvera dans FORUM (numéro du 25 septembre) des informations pertinentes. L'expérience vécue jusqu'ici a permis des réalisations importantes dont bénéficient déjà les membres du corps professoral et leurs étudiants.

 


 

In fine

Avant de vous quitter, je vous invite de nouveau à vous joindre aux collègues qui fréquentent les déjeuners du troisième jeudi du mois de 12:00 à 14:00 Chez Lévêque 1030 Laurier Ouest. On y fait de « bonnes » rencontres.

 

En toute cordialité.

Jacques St-Pierre
Président

JSP/fsp